INTRODUCTION

Les couvertures en ardoise singularisent les volumes
des édifices publics, chapelle, mairie ancienne ou gare, ainsi que de quelques maisons bourgeoises aux toitures élancées, parmi les plus importantes, mais aussi
de certaines maisons
de bourg, parfois modestes.
Leur préservation contribue
à la diversité des matières
et des couleurs.

Un matériau de qualité

La couverture en ardoise répond aux nécessités des toitures à forte pente, qu’il s’agisse des grands combles surmontant les anciens logis nobles ou de propriétaires, ou ceux des édifices religieux. Seule la tuile plate pouvait égaler ses performances, mais elle a pratiquement disparu de Loire-Atlantique.

En dehors des régions où son usage domine, comme en Bretagne ou en Anjou par exemple, l’ardoise a donc acquis au cours des siècles un statut particulier, qui l’a fait choisir pour les constructions les plus prestigieuses. On rencontre ainsi dans l’espace rural des maisons couvertes d’ardoise, mais dont les dépendances ou annexes, aux toitures moins pentues, sont couvertes de tuiles.

Des villas ou des maisons de propriétaires avec toitures à quatre pentes sont couvertes d’ardoise. D’autres montrent de la tuile mécanique sur des toitures à forte pente, mais il n’est pas toujours possible de dire quel était le matériau d’origine, dans le cas de constructions du XIXe siècle qui ont pu subir des modifications.

Les techniques, et surtout les partis-pris esthétiques des toitures en ardoise, diffèrent des règles de l’art de la couverture en tuile, par exemple dans l’utilisation des éléments en zinc.

La haute silhouette de la toiture de cette maison bourgeoise.
Toiture en ardoise sur une villa.
Bâtisse ancienne avec sa tour et son toit en pavillon d’ardoise.

Réfection des toitures en ardoise

Les ardoises

Les couvertures doivent être entretenues ou refaites en ardoise naturelle, les matériaux d’imitation ne conservant pas leur teinte initiale.

On utilisera la pose traditionnelle « à pureaux droits » (ardoises rectangulaires), en s’interdisant les poses en diagonale ou les grands formats d’ardoise. On évitera le zinc apparent au niveau des noues, des lucarnes, des souches de cheminées.

Les pentes

On conservera toujours les pentes d’origine et notamment, s’ils existent, les changements de pente en bas de toiture destinés à l’éloignement des eaux de pluie. On ne supprimera pas les débords de toiture.

Les faîtages et solins

Les faîtages seront réalisés en tuiles rondes, sans emboîtements, de couleur naturelle. L’étanchéité sera assurée par des bourrelets de mortier de chaux. Seules les toitures ornementées, à décors de zinc, pourront recevoir un faîtage en zinc. Les solins des souches de cheminées seront réalisés en mortier de chaux.

Les zingueries

Les gouttières et descentes d’eaux pluviales seront toujours en zinc, de couleur naturelle. Les épis de faîtage en zinc seront conservés ou restitués.

Toiture en ardoise sur des lucarnes gerbières avec dalle nantaise en bas de pente du toit.
Bel épi de faîtage.
Couverture d’une gloriette de jardin.
Toiture en pavillon avec brisures de pente.
Toiture avec faîtage ornemental en zinc.
Faîtage réalisé en tuiles sans emboîtements, avec bourrelets de mortier de chaux.

Les « fenêtres de toit »

Les fenêtres de toit (de type Velux) sont plus faciles à intégrer dans les couvertures en ardoise que dans celles en tuiles.

Mais on limitera leur nombre et on les positionnera plutôt sur les pans de toiture les moins visibles, et dans l’axe des ouvertures du niveau inférieur.

On choisira des modèles encastrés dans le plan de la toiture, plutôt en hauteur, et on les placera préférentiellement en partie inférieure des pentes de toiture.

Toiture ardoise d’une villa avec lambrequin en rives et égouts de toit.
Toiture avec débord à chevrons apparents.