INTRODUCTION
Les toitures en tuiles se retrouvent plutôt dans le sud de la Loire. Les teintes, plutôt chaudes, participent à l’identité et à la qualité du paysage urbain et rural des pays de Retz, celle autour du vignoble nantais, mais également dans le Clissonnais. Entretenir ou refaire une couverture en tuiles n’est pas seulement une nécessité technique, mais aussi un acte ayant des conséquences esthétiques fortes.
Un matériau unique, des techniques variées
L’utilisation de la tuile, traditionnellement très majoritaire au sud de la Loire, a connu des évolutions au cours des siècles, et a accompagné celles de l’architecture.
On a longtemps utilisé la tuile plate, qui a pratiquement disparu de la Loire-Atlantique, et la tuile creuse, dite « tige de botte » (ou tuile ronde, tuile canal) qui est devenue la plus répandue. Ce modèle simple et unique (les tuiles du dessus sont les mêmes que celles du dessous) a permis la réalisation de tous les éléments d’une couverture, avec des faîtages et des rives réalisées avec des alignements de tuiles scellées et jointoyées au mortier de chaux, et avec des bas de pente où le dernier rang des tuiles inférieures dépassait du mur, éloignant l’eau des parois et rendant inutile la pose de gouttière. Les génoises étant réalisées en alternant des carreaux de terre cuite et des morceaux de tuiles rondes.
Les tuiles sont longtemps restées de fabrication artisanale, et locale. À la fin du XIXe siècle est apparue la tuile « mécanique », plate, mais pourvue de reliefs d’accrochage permettant son utilisation sur des toitures plus pentues. En même temps que cette tuile sont apparus d’autres éléments fabriqués en série, comme des épis moulurés, des faîtages décoratifs à emboîtements, des mitrons de cheminées, des frises de rives à motifs, etc. Ces ornements ont connu un certain succès dans l’architecture du début XXe.
La tuile offre aujourd’hui de multiples variantes de formes et de couleurs, plus ou moins proches des modèles anciens.
Les tuiles « tiges de botte »
Les maisons les plus anciennes du bourg ou des villages peuvent être couvertes en tuiles « tiges de botte ». Elles seront alors traitées simplement. Les faîtages seront réalisés en tuiles sans emboîtement, scellées et étanchées par des bourrelets de mortier de chaux. On évitera les épis ouvragés et les zingueries apparentes. On préférera une teinte unie ou très légèrement flammée, mais on évitera les mélanges de teintes contrastées. Les souches de cheminées seront garnies à leur base de solins en mortier de chaux, sans zinc apparent. On pourra éviter la pose de gouttière par un rang inférieur de tuiles en dépassement du débord de toiture.
Les tuiles mécaniques
La majorité des maisons de bourgs et des villas balnéaires possède des couvertures en tuiles mécaniques, parfois enrichies d’éléments décoratifs en terre cuite. On préservera les particularités de ces toitures, qui participent au style de chacune des maisons et enrichissent le paysage patrimonial.
En règle générale, on n’utilisera que de la terre cuite pour l’ensemble de la toiture, c’est-à-dire qu’on évitera les noues ou étanchéités en zinc apparent, les éléments de cheminées en métal. Seules les rives des pignons pourront, au lieu d’un rang de tuiles de rive, être traitées en bois peint ou en zinc, selon le style de la maison.
On choisira un ton franc, uni, pour l’ensemble de la couverture, et on évitera les panachages de tons censés « faire ancien ».