INTRODUCTION

Dans les bourgs et autour des maisons bourgeoises ou maisons balnéaires, les clôtures en pierre et en terre cuite, les piliers de portails, les grilles majestueuses ou les simples portillons de bois peint accompagnent l’architecture et participent à la qualité des espaces publics. Ces éléments sont un patrimoine à la fois privé et collectif, qu’il convient de préserver des atteintes du temps.

Le végétal est quasiment toujours associé aux clôtures, auxquelles il confère souvent leur qualité.

La personnalisation des limites parcellaires

L’édification de clôtures autour des jardins est une pratique ancienne, qui a évolué en fonction de la signification, fonctionnelle ou sociale, qu’on accordait au marquage de la limite entre l’espace privé et l’espace public, mais aussi en fonction des matériaux, des techniques ou des styles en vigueur à l’époque.

  • Dans l’espace rural, les jardins étaient autrefois ouverts, et seules les parcelles occupées par des animaux étaient encloses de haies ou de barrières.
  • Dans les bourgs, des murets et des murs de pierre, terminés à l’oblique ou recouverts de dalles de granite, et ouvrant par de simples portillons ou portails à piliers en moellons, témoignent de la simplicité des dispositifs anciens.
  • La construction de maisons bourgeoises ou de villas balnéaires, a entraîné la création de clôtures plus variées : souvent de simples murs de pierre décorés de couronnements en brique et de piliers en pierre et brique, mais aussi clôtures à grilles en ferronneries et hauts portails à piliers en pierre et brique, avec parfois couronnements en pierre moulurée et vasques de fonte. Les rues s’ornent aussi de vieux murs en moellons, parfois de claustras de terre cuite, et de quelques clôtures en bois peint dont les motifs accompagnent le style des maisons.

Le XXe siècle a vu apparaître le ciment armé, en barrières ajourées ou en plaques aveugles, quelques clôtures modernes en tubes d’acier, et celles en parpaings, en claustras de bois préfabriqués ou en barrières de PVC.

Devant une maison de bourg ancienne, simple muret et piliers en moellons de pierre.
Devant une maison bourgeoise, pilier en pierre et brique surmonté d’une grille ancienne, claustras de brique, végétation accompagnant la clôture.
Devant une grande villa, clôture à portail, hauts piliers en pierre et brique, ferronneries.

Les maçonneries des clôtures

Les murs en moellons de pierre sont édifiés comme ceux des maisons, et doivent être entretenus et restaurés avec les mêmes techniques. Les clôtures en pierre étaient autrefois protégées des intempéries. On utilisera donc des enduits couvrants à la chaux et au sable non tamisé (pour donner du « grain », de la matière au mur). Les murets ou murs séparatifs simples pourront être enduits « à pierres vues » (voir fiches N° 2, 3 et 4 sur les maçonneries et enduits). On évitera les enduits au ciment, les pierres laissées visibles, et les effets de reliefs « rustiques ».

Les parties en pierre de taille ou en brique devront être traitées avec le même soin que celles des maisons (voir fiches N° 4, 5 et 6).

Si on veut imiter les murets et murs anciens, on pourra édifier des clôtures en parpaings enduits, en leur donnant une épaisseur suffisante, en les couvrant par un enduit à gros grains, et en les coiffant d’un couronnement en briques posées sur champ. Les piliers devront avoir une épaisseur suffisante, et être terminés en pyramide simple ou avec un couronnement de briques. Les arêtiers en brique peuvent aujourd’hui être réalisés en plaquettes d’angle.

Mur en moellons de schiste (à réenduire) et couronnement en briques.
Muret enduit et couronnement en brique, aisé à reproduire avec deux épaisseurs de parpaings.
Muret en pierre, piliers refaits avec leurs encadrements en brique ou en plaquettes de terre cuite.

Les grilles et portails en ferronneries

Les ferronneries des grilles, portails et portillons sont en général d’un dessin simple avec parfois quelques volutes, à barreaudage vertical fin. Elles seront toujours peintes, dans les tons traditionnels des peintures pour métaux, c’est-à-dire dans des tons sombres (noir, bleu marine, vert ou rouge sombre). On notera que les teintes claires, et surtout le blanc, épaississent visuellement les profils des grilles, et les rendent moins perméables au regard. (cf fiche technique n° 13 – « Les ferronneries »).

Élégante clôture en pierre et brique, avec grille au dessin simple, peinte en vert.
Portillon de jardin en ferronnerie avec décor et monogramme.
Élégant portillon en ferronnerie, au dessin très simple.

Le bois dans les clôtures anciennes

Les clôtures anciennes possédaient des portails pleins en planches verticales de bois peint. Les clôtures s’ornent de portails et de portillons ajourés, à barreaudage simple, quelquefois à motifs.

Les bois devront être peints, en harmonie avec la maison, ni vernis, ni lasurés. Pour des clôtures basses, des portillons et portails bas en bois naturel, grisé, sont possibles.

Les claustras en bois peint sont possibles, mais on leur préférera les treillages en bois peint, plus raffinés et dans l’esprit des clôtures anciennes.

Muret enduit surmonté d’une barrière en bois peint au dessin élégant. Le blanc contraste avec le gris-beige du mur et avec le végétal.
Treillages de bois peint. Les treillages sont plus légers que les claustras en lattes tressées.