INTRODUCTION

Les façades de nombreuses maisons sont ornées de corniches, de bandeaux, d’arêtiers, de linteaux et d’encadrements en pierre (souvent mélangés à la brique).

Ces éléments contribuent à l’esthétique et à l’intérêt patrimonial des constructions, mais sont aussi des éléments de structure et de protection dont la conservation permet la pérennité des ouvrages.

Solidifier, structurer, abriter, orner, donner un style…

Encadrements, arêtiers, bandeaux de façade : une logique constructive

Les pierres d’encadrements étaient disposées pour retenir les moellons des murs autour des portes et fenêtres. De la même manière, des arêtiers protégeaient les angles des constructions.

Parfois simples moellons grossièrement équarris, parfois pierres soigneusement taillées, ces éléments étaient réalisés dans les pierres disponibles, granite, grès, schiste, calcaires. Pour des raisons de solidité, on disposait les pierres les plus dures au bas des ouvertures et les plus légères au niveau des linteaux.

Les bandeaux horizontaux jouent le rôle de chaînages, en donnant aux murs de moellons une meilleure résistance aux déformations.

Corniches et appuis de fenêtres : une logique utilitaire

Les corniches de pierre permettent de soutenir les débords de toitures et, comme les appuis de fenêtre, permettent d’éloigner les eaux de pluie des parois.

Des préoccupations esthétiques

Au cours des siècles, les formes des linteaux, le dessin des moulurations des corniches et des appuis, la qualité de taille des pierres ont connu des évolutions techniques et stylistiques, et ces éléments sont devenus des modes d’embellissement et de distinction des façades. Pour les architectures les plus simples, ce sont souvent les seuls éléments qui permettent de dater une construction, de lui donner son caractère.

Appui de balcon mouluré soutenu par trois consoles sculptées appuyées sur le linteau de pierre.
Entre l’appui mouluré de la baie de l’étage et le linteau à bandeau du rez-de-chaussée, allège en pierre de taille à panneau mouluré.
Corniche moulurée et encadrement en relief, en pierre calcaire chaulée de blanc.

Entretien et réfection des corniches

La principale cause de dégradation des corniches en pierre est le mauvais état des zingueries qui les protègent. On veillera donc à entretenir, nettoyer, ou remplacer régulièrement ces éléments.

Si des pierres sont défectueuses, on les remplacera à l’identique de matériau et de forme, en respectant le dessin de la mouluration d’origine, sans simplifications ni modifications. Le bouchage des manques avec un enduit « fausse pierre » n’est possible que sur de très petites surfaces, car il ne vieillit pas de la même manière que la pierre.

Les joints entre les pierres seront exclusivement réalisés avec un mortier de chaux et de sable, dans une teinte proche de celle de la pierre.

On ne recouvrera jamais une corniche par un enduit ou une peinture étanche.

Linteau décoratif en pierre des débuts du XXe siècle.
Souche de cheminée avec entablement à corniche en pierre moulurée.
Souche de cheminée avec entablement à corniche en pierre moulurée.

Entretien et réfection des corniches

Le bon entretien des encadrements et des arêtiers est la condition nécessaire à la pérennité des maçonneries, à la tenue des menuiseries, des volets, des balcons.

Si des pierres sont défectueuses, on les remplacera à l’identique de matériau et de forme, en veillant à la bonne cohérence du mortier de pose (chaux et sable) avec celui des parois. On ne rénovera pas les encadrements avec un mortier de ciment. En règle générale, les pierres d’encadrements et d’arêtiers ne seront pas recouvertes lors des réfections d’enduits.

La surface de l’enduit des murs sera en général réalisée au « nu » extérieur des pierres d’encadrements, sauf si celles-ci ont été régulièrement taillées et disposées de manière à dépasser de la surface, pour des raisons de style.

Il était parfois d’usage de chauler les encadrements en pierre des portes et des fenêtres. Si cette opération est réalisée, elle le sera uniquement avec un badigeon de chaux ou une peinture minérale laissant respirer la pierre.

Les arcs de décharge

On trouve dans certaines maçonneries, derrière l’enduit, des arcs en moellons au-dessus des ouvertures. Ces dispositifs jouent un rôle structurel, en soulageant la charge supportée par les linteaux.

Ils ne sont pas destinés à rester visibles et doivent être enduits.

Décors sculptés, inscriptions

Certains éléments en pierre sont enrichis de décors sculptés, de moulures, ou d’inscriptions figurant des noms ou des dates. Ces détails participent au style des constructions et à la qualité du paysage bâti, ils doivent donc être préservés avec soin.

Encadrement de baie en pierre de style orientalisant, légèrement mouluré.
Perron d’accès, avec marches, rampes et soubassement en pierres dures.
Pilastre décoratif orné de moulures et de motifs sculptés de la fin du XIXe siècle.
Garde-corps de terrasse avec entablements et piliers en pierre dure.