INTRODUCTION

Par leur dessin, leurs matériaux, leur implantation, les souches de cheminée sont un élément important de la qualité architecturale et patrimoniale des maisons de bourg et des maisons bourgeoises et villas balnéaires. Même inutilisées, elles doivent être préservées. Leur entretien et leur restauration obéissent à des règles de l’art précises.

Un élément utilitaire devenu esthétique

Longtemps nécessaires au chauffage des habitations et à l’alimentation de leurs occupants, les cheminées ont de tout temps joué un rôle primordial dans l’architecture. Et leurs souches marquaient les toitures, au-dessus des pignons ou des murs séparant les différents logis.

Les cheminées étaient le plus souvent placées dans l’axe des pièces, leurs souches étant implantées à cheval sur le faîtage des toitures à deux pentes, dans l’axe du pignon ou en léger décalage. Sur les toitures à quatre pentes, les souches s’élevaient très hautes au-dessus des murs.

Les dimensions des souches étaient proportionnées à celles des constructions, hautes et massives pour les logis nobles, hautes et parfois doubles pour les maisons de propriétaires de la campagne ou des bourgs, ou pour les grandes villas du littoral. Les souches étaient plus simples et plus petites pour l’habitat modeste.

Les plus anciennes ont été édifiées en pierre du pays. Elles ont ensuite été réalisées en terre cuite, tuileaux plats jusqu’au XVIIIe siècle, avec un couronnement pyramidal dans le pays de Retz. Puis en briques de dimensions normalisées, avec un couronnement en rangs débordants devenu courant dans toute la France.

Certaines architectures savantes montrent des souches de cheminées à moulurations ou décor de pierre, de brique ou des deux en mélange, dont le style poursuit celui des façades.

Souche ancienne en briques artisanales sur une maison du bourg.
Souche en briques 5x11x22.
Souche en brique à couronnement de pierre moulurée, sur une grande villa.

Entretien et restauration des souches de cheminées

Parce qu’elles contribuent à l’équilibre des compositions architecturales, parce qu’elles enrichissent et animent le paysage des toitures, et parce qu’elles contribuent à donner du style aux maisons, les souches de cheminées, même inutilisées, doivent être entretenues ou restaurées si nécessaire.

  • Les joints usés ou creusés par les intempéries seront refaits au mortier de chaux et de sable. Les briques ou les pierres défectueuses seront remplacées à l’identique de matière et de forme.
  • Les couronnements de brique ou de pierre conserveront leur forme initiale, ou seront restitués sur le modèle de souches comparables en taille et en style.
  • On évitera d’enduire ou de peindre les souches de cheminées.
  • On surveillera l’étanchéité à la rencontre de la souche et de la toiture, par des solins réalisés en mortier de chaux et de sable. Sur certaines toitures en ardoise à décor de zinc, des solins en zinc apparent seront possibles.
  • On évitera de surmonter les souches par des accessoires comme des accélérateurs de tirage, des tablettes en béton, des tubes métalliques. Seuls des mitrons en terre cuite, simples ou à décor selon le style général de la construction, sont possibles. Pour rendre étanche une souche non utilisée, on le fera de manière invisible, dans l’épaisseur du couronnement.
Implantation traditionnelle des souches en haut de pignon, sur une maison ancienne de bourg.
Souche modeste en briques 5x11x22, avec couronnement simple. Solin au mortier de chaux.
L’implantation d’une antenne et d’une parabole peu discrète amoindrit cette joli lucarne.
Souche monumentale en brique.
Rare souche de cheminée en pierre et briques émaillées, sur une villa de style Art Nouveau.
La fixation d’antenne ou de parabole est un problème esthétique et technique.