INTRODUCTION

Le département de Loire-Atlantique est un territoire hétérogène. Il est constitué de paysages aux caractéristiques très différentes : paysages du vignoble, de bord de mer, du bocage, des bords de Loire et des marais. Ces paysages ont influencé les formes et les implantations des constructions de même que les activités humaines. Le travail de la vigne, du sel, l’activité de la pêche, de l’élevage, mais également la villégiature, ont donné naissance à différents types d’habitats dans le département.

La géologie, miroir et mémoire du territoire

« La géologie, c’est l’empreinte génétique d’un territoire » Zonage schématique des matériaux traditionnels prédominants en Loire-Atlantique - Tiré de l’ouvrage « 303 », Arts et recherches et créations

La géologie constitue le socle de la formation des paysages. Autrefois et jusqu’au XIXe siècle, on construisait avec les matériaux que l’on trouvait à proximité immédiate du lieu de construction. La diversité géologique explique en partie la variété des matériaux. La couleur de l’architecture dépend en partie de ce sous-sol. Les différentes tonalités de ces matériaux comme le schiste, « la pierre bleue », le granit, l’argile (pour la composition des tuiles et des briques), l’ardoise, le calcaire (tuffeau) apportent une richesse de nuances subtiles qui caractérisent les constructions de Loire-Atlantique. Ces matériaux, utilisés dans la construction des maisons, sont les témoignages qui lient le patrimoine au territoire. 

De ces textures, couleurs et matières issues du sous-sol émerge un patrimoine riche en nuances.

Paysage, climat et géologie

Le littoral
Les marais
Le vignoble
Le bocage
La vallée de la Loire

Chaque patrimoine s’enracine dans le territoire dans lequel il s’inscrit. Même si l’on trouve, comme dans d’autres régions de France, des bâtiments abritant les mêmes fonctions (fermes, maisons, granges, lavoirs, puits, moulins,…), les formes et les matériaux peuvent varier d’une région à l’autre.

Trois facteurs permettent en partie d’expliquer ces variations : le contexte géographique (les paysages et la topographie), les conditions climatiques (vents dominants, pluviométrie) et les ressources (la géologie, les matériaux disponibles sur place). Ces éléments influencent le patrimoine bâti d’un territoire et en constituent l’identité. La topographie influence notamment le mode d’implantation du bâti. Le climat peut avoir un impact sur la volumétrie (pentes de toit plus ou moins importantes). La géologie joue un rôle sur les matériaux des maçonneries et des couvertures.

Mais des influences extérieures peuvent également modeler le patrimoine bâti, comme le contact de régions à forte identité (la Bretagne, l’Anjou et la Vendée), le fait de voyages (l’apport d’artistes et d’architectes comme autour de Clisson) ou la présence de voies de communication comme la Loire et le transport de pierres calcaires telles que le tuffeau.

Ces éléments, extraits du contexte ou venus d’ailleurs, façonnent les différents visages du patrimoine bâti.

Respecter le patrimoine, c’est :

  • permettre aux constructions anciennes de s’adapter à de nouveaux usages tout en conservant ce qui fait leur caractère.
  • encourager une architecture contemporaine, attentive à l’existant.
  • éviter l’étalement urbain par la reconquête des constructions en place.

Conserver les identités du territoire

Suite aux profondes mutations de la société, le béton et la maçonnerie de parpaing ont pris le relais des pierres issues du sous-sol. L’utilisation de matériaux standardisés, comme ceux issus des dérivés du pétrole (PVC) déconnectés des réalités d’un territoire, se traduit par une perte de la valeur patrimoniale.

La banalisation des standards de la construction (maisons de lotissement…) tend également à priver un territoire de son identité. Le patrimoine est pourtant porteur d’une image positive et qualitative lorsque celui-ci est traité avec respect. Il contribue pour ses habitants à l’amélioration du cadre de vie.

Face à ce constat, il s’agit de sensibiliser, d’informer et d’aider les habitants, les élus du département à se réapproprier ce patrimoine, l’adapter aux nouveaux usages sans le dénaturer et apporter ainsi des réponses qualitatives à l’entretien et la restauration de celui-ci. L’authenticité du patrimoine, la conservation des paysages et le respect de l’environnement sont des vecteurs d’attractivité notamment touristique et économique.

Le patrimoine est l’un des enjeux des territoires en mutation qu’il est important de sauvegarder. Il représente le caractère et la mémoire collective d’un territoire.